Il est là ! Le fameux millésime 2016 que les amateurs attendaient, et que l’on commence à voir arriver sur le marché. Dans la continuité du superbe 2015, voici encore une très belle année pour la vigne, du moins quand elle n’a pas eu à subir les caprices de la nature. Région par région, faisons le point sur les caractéristiques du millésime.
En première partie de notre analyse, nous vous présentons les caractéristiques du millésime 2016 dans les vignoble du Nord de la France en Alsace, Jura et Savoie, En Bourgogne, dans le Beaujolais, en Champagne et enfin dans la vallée de la Loire.
ALSACE
BLANCS SECS : 16/20
BLANCS MOELLEUX : 14/20
ROUGES : 15/20
Sur l’ensemble du vignoble alsacien, le cépage le mieux réussi est incontestablement le pinot gris qui a donné des vins riches avec de belles matières denses équilibrées par une jolie acidité mûre. Les autres pinots (noir ou blanc), un cran en-dessous du gris, se présentent néanmoins à un bon niveau, tout comme les vins issus du sylvaner.
Les cuvées de gewurtztraminer sont peut-être un peu plus banales et manquent souvent un peu d’acidité. Les muscats sont également à un assez bon niveau, avec un fruit croquant, mais manquent parfois de densité.
Une fois n’est pas coutume, c’est le riesling qui a le plus souffert de blocages de maturité. De nombreux vins manquent de matière et de densité. Les domaines en bio ou en biodynamie les plus réputés s’en sortent tout de même nettement mieux que les autres.
JURA/SAVOIE
ROUGES : 16/20
BLANCS : 17/20
Globalement, les vins sont assez hétérogènes, les meilleurs terroirs s’en sortant nettement mieux comme toujours dans des conditions difficiles. Les mondeuses d’Arbin, et peut-être surtout de Saint-Jean-de-Laporte, atteignent un bel équilibre entre maturité et tension. La Roussette de Savoie (cépage altesse) est en général moins ample que d’habitude (comme les vins de Chignin-Bergeron) et les plus belles cuvées de jacquère peuvent être splendides dans un style à la fois frais et mûr, en particulier sur ses terroirs de prédilection (Chignin, Apremont et Abymes) mais aussi sur d’autres secteurs comme, encore une fois, Saint-Jean-de-Laporte.
BOURGOGNE
ROUGES : 17/20
BLANCS : 15/20
2016, qui a donné des frissons à bien des vignerons, a accouché d’un beau millésime (surtout en rouge), mais les vins seront rares…
En rouge, la Côte de Nuits a produit une très belle année avec peut-être un niveau un peu supérieur dans les appellations les plus au sud comme Nuits-Saint-Georges et Vosne-Romanée. Sur la Côte de Beaune on trouve également de très jolis vins, plus délicats que les riches 2015, à ouvrir sans doute un peu avant ces derniers, mais avec un très joli fruit et une tension légèrement croquante. Les cortons seront sans doute d’une belle facture.
En blanc, à Chablis les vins seront rares (gelées), mais le bel été prolongé a permis de récolter des raisins d’une belle maturité. Les grands crus, moins touchés par le gel, sont d’un très bon niveau. Les blancs de la Côte de Beaune s’en sortent un peu moins bien, essentiellement parce que les vignes de ce secteur ont sans doute particulièrement souffert de la sécheresse. C’est sans doute un peu plus marqué à Meursault qu’à Puligny ou Chassagne. Bien entendu quelques producteurs de haut niveau ont réussi un beau millésime malgré les difficultés, mais il faudra être plus prudent chez les autres. Le Mâconnais est sans doute l’appellation “blanche” qui a produit les meilleurs vins dans ce millésime compliqué, en particulier sur Pouilly-Fuissé.
BEAUJOLAIS
ROUGES : 15/20
Morgon, le cru sans doute le plus qualitatif aujourd’hui, à la fois par les qualités de ses terroirs et surtout par le nombre important de vignerons au sommet de leur art, a produit de très jolis 2016, plus délicats et plus “classiques” que les très riches 2015, et ils vieilliront certainement avec beaucoup de grâce.
Brouilly et surtout Côte de Brouilly sont également deux appellations qui se situent au sommet du Beaujolais en 2016, grâce en particulier à leur côté assez solaire qui a permis une belle maturité homogène, mais toujours dans un style plus élégant que 2015, et ces appellations proposent la plupart du temps des vins avec un fruité éclatant.
Dans les autres appellations il faudra sans doute être plus prudent et goûter avant d’acheter tant les vins sont hétérogènes et parfois, en plus, rares (Chiroubles, Reigné, Fleurie en particulier) tant la grêle a fait de dégâts sur ces appellations.
CHAMPAGNE
BLANCS DE NOIRS : 16/20
BLANCS DE BLANCS : 15/20
Gel, grêle, pluie, maladies : la Champagne n’a pas été épargnée par les difficultés en 2016 ! Si le mois de septembre n’avait pas été aussi beau, on aurait pu frôler une petite catastrophe. Les premières dégustations semblent montrer que les pinots meuniers de la vallée de la Marne seront d’un très bon niveau en 2016, tout comme les pinots noirs de la Montagne de Reims. Les deux seront plus en délicatesse qu’en puissance, semble-t-il. Les chardonnays s’en sont moins bien sortis. Récoltés après les pinots noirs et meuniers (ce qui est exceptionnel) ils offrent pourtant assez souvent des niveaux de maturité un peu justes. Mais il faudra goûter tous ces vins une fois commercialisés avec leurs bulles. Un long élevage sur lattes peut en effet faire considérablement évoluer ces futurs champagnes.
VALLÉE DE LA LOIRE
ROUGES : 16/20
BLANCS : 17/20
BLANCS MOELLEUX : 16/20
Les appellations qui sortent du lot sont chez les meilleurs vignerons, en rouge, Chinon avec des cuvées alliant fraîcheur et gourmandise, Bourgueil avec des vins fruités et croquants, Saumur-Champigny et Anjou avec des rouges très frais mais bien mûrs. En blanc, le Muscadet, une appellation en très forte progression depuis plusieurs années, propose peu de vins en quantité, mais à un très beau niveau qualitatif, et Sancerre, peu touché par le gel, qui a produit de très jolis vins, au fruité intense et frais et avec beaucoup de dynamisme. En moelleux, une toute petite production, mais quelques très belles réussites à Vouvray, Montlouis ayant été décimé par le gel.
Pour en savoir plus : http://www.idealwine.net/le-millesime-2016-dans-les-vignobles-francais-partie-1/