Le troisième jeudi de novembre approche, signant l’arrivée des Beaujolais Nouveaux de l’année, en France et partout dans le monde. L’occasion de faire le tour du propriétaire, et de démonter quelques idées reçues dont s’abreuvent encore certains anti-primeurs.
Beaujolais Nouveau ou Beaujolais Primeur ? Ou les deux ?
[…] Le Beaujolais n’est pas l’unique aire d’appellation à produire des primeurs, le tout étant d’avoir des cépages qui permettent une vinification rapide, c’est-à-dire des cépages aux arômes primaires facilement accessibles et dont le profil ne nécessite pas d’être assagi par de l’élevage. Gamay en Beaujolais et Loire, carignan et syrah en Languedoc, se prêtent naturellement à l’exercice.
La production de vin primeur ne date pas du XXe siècle : presser le vin et le mettre en bouteille rapidement après la récolte a permis pendant des siècles de lui garantir un niveau de qualité acceptable, sans compter les rituels dont les humains aiment à se parer lorsque les frimas débarquent. Et quoi de mieux pour réchauffer les cœurs que de goûter le millésime qui vient de s’achever ? Mais les Beaujolais Nouveaux naissent officiellement le 13 novembre 1951 et sont produits sur les aires d’appellation Beaujolais et Beaujolais Villages uniquement. […]
Puis vint la folie marketing et commerciale qui s’empara du Nouveau des années 60 à 90, et son déclin, assorti de certaines pratiques qui n’ont pas convaincu l’ensemble des consommateurs, avant de repartir sur des bases plus saines à partir des années 2000.
Idée reçue n°1 : Ce sont des vins industriels et facile à faire
C’est même tout l’inverse ! Les Beaujolais Nouveaux sont produits à partir du même matériel végétal et dans les mêmes conditions (ou presque) que les Beaujolais classiques. La vinification va changer, dû aux délais très courts de production, qui s’étalent entre la fin des vendanges et la mise en bouteille…
La vinification des Nouveaux n’est pas aussi facile qu’on peut le penser : la contrainte temporelle nécessite une vigilance accrue du vigneron pendant la macération semi-carbonique, méthode traditionnelle du Beaujolais et a fortiori du Nouveau. […]
Idée reçue n°2 : Le Beaujolais Nouveau, c’est juste pour faire la fête
Si cela reste l’esprit passé, actuel et futur du Beaujolais Nouveau, « facile à boire » ne veut pas dire inconsistant pour autant. Ces vins […] ont un potentiel de garde de plusieurs années […], pouvant aller de trois à dix ans pour les grandes années et avec une vinification réussie. […]
Je veux boire du vin, pas une boisson alcoolisée au goût de fraise tagada ou de banane !
Ce qui fut fait n’est plus à faire, et c’est tant mieux. Oui, à une époque, la vinification du Beaujolais Nouveau s’entourait de certaines libertés qui n’ont plus cours, comme l’adjonction de levures, à la base destinées à mettre en valeur le caractère aromatique du cépage gamay, mais qui lui donnaient surtout des goûts bien chimiques dont il n’était pas propriétaire à l’origine. […]
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