Nous voilà arrivés à notre 6e et dernière séance de cette année, toutes les bonnes choses ont une fin (mais permettent de mieux préparer encore l’année à venir…)
Comment finir en beauté autrement qu’autour d’un millésime exceptionnel ? La règle du jeu est posée : identifier les indices principaux de la maturité des vins à venir (robes, trames, matières et arômes…) et surtout se faire plaisir !
Nous nous retrouvons donc ce soir face à 9 vins issus des 4 coins de la France et nous démarrons les hostilités par un champagne Lanson « le Vintage 2009 » (ce qui nous permet au passage de fêter dignement l’élection du nouveau bureau). On retrouve ici un nez discret d’agrumes, une bouche élégante et une très belle fraicheur (les bulles bien fines emplissent la bouche).
Bertrand prend 5 minutes pour nous rappeler les caractéristiques de ce millésime et nous démarrons la séance par un Savennières Château de la Mulonnière (Anjou, vallée de la Loire). La robe est or et l’évolution est bien marquée au nez ; l’oxydation se révèle sur des notes de noix et de miel. La matière est sympa et le tout reste élégant malgré les années. Les notes franches d’évolution n’ont certes pas séduit tout le monde mais ont apporté une jolie complexité à l’ensemble…
On poursuit sur une jolie surprise : un Morgon cuvée « réserve » du domaine Franck Chavy (Beaujolais, cru de Morgon). La robe se présente sous un disque orangé et le nez est assez expressif et très plaisant sur les petits fruits confits. En bouche, on retrouve de la cerise kirshée et des notes de chocolat. La matière est bien fondue, l’ensemble reste équilibré et d’une incroyable longueur ! A la découverte de l’étiquette (ou plutôt ce qu’il en reste !), nous sommes surpris de découvrir ce vin tant il se goutte parfaitement après toutes ces années. Merci à Franck pour ce joli cadeau !
Le suivant est un Beaune 1er cru « cent vignes » du domaine Besancenot (Bourgogne, côte de Beaune). La robe est bien tuilée et un 1er nez bien présent. Des notes de fruits cuits et d’humus se dégagent du verre à l’aération et la bouche est marquée de notes fumées et un ensemble très soyeux. La longueur est bien au RDV…
Pressés d’aller vers la suivante, nous découvrons un vin à la robe encore assez profonde et un nez qui attaque fort sur le pruneau et le tabac froid. La bouche se montre assez complexe et se caractérise par des notes de compoté, d’épices et de réglisse. Au fait, petit clin d’œil ici, nous découvrons à la tombée de la chaussette un côte du Rhône « Belleruche » du domaine Chapoutier !! De loin, le meilleur rapport qualité / prix de la soirée (à l’aveugle, certains d’entre nous ayant bien identifié un vin de la vallée du Rhône mais plutôt sur une appellation de type Cornas !!).
La bouteille suivante nous présente un jus encore très coloré et dense et d’une étonnante apparence de jeunesse. Des notes de fruits noirs de type cassis se précisent en bouche et une légère amertume persiste en finale. Nous notons sur ce vin une matière encore bien présente pour l’âge et surtout une jolie longueur. Nous avons ici dégusté un cru de Médoc du domaine Chatelys (Bordeaux, rive gauche) qui a la particularité d’être issu à 100% du cépage petit verdot.
Voilà la 7e quille qui arrive… Les palais commencent à chauffer et les interludes à base de gougères, de pain et de gressins nous permettent de remettre à minima les papilles à zéro !! Ici, la robe apparait franchement brique et le nez se présente sous une belle intensité et des notes de fleurs (type rose fanée) et de fumé. La bouche est pleine avec encore une belle tension et s’exprime sur de l’épice (poivre) et de la réglisse. L’équilibre est parfait, et que dire de cette longueur à n’en plus finir.. Nous retrouvons ici un Charmes Chambertin Grand Cru du domaine Peirazeau & fils (Bourgogne, Côte de Nuits).
La 8e et avant dernière bouteille se présente sous une robe légèrement tuilée et un 1er nez assez intense d’évolution. Nous notons quelques notes d’humus et d’empyreumatique (de type réglisse voire « zan » pour les plus anciens d’entre nous…). L’ensemble est parfaitement équilibré et présente encore une jolie nervosité (il nous donne l’impression de pouvoir encore évoluer positivement dans le temps !). Une longueur en bouche impressionnante (je compte encore…). Nous avons eu la chance de déguster la cuvée Ampodium du domaine Rostaing (Vallée du Rhône, Côte Rôtie)
Enfin, nous voilà sur la dernière bouteille de la séance. Nous finirons donc sur un vin qui impressionne tout le monde par le nez : c’est complexe et marqué par des arômes floraux et confits. En bouche, on retrouve des notes de moka, de torréfaction et une belle fraicheur globale avec un joli menthol relevant la finale.. C’est naturellement très long et ça se goutte particulièrement bien en ce moment ! Quoi donc demanderez-vous ? Un Châteauneuf du Pape « La Crau » du domaine du Vieux Télégraphe.
Nous voilà donc arrivés à la fin de cette dernière séance de l’année. Celle-ci nous aura permis de redécouvrir ce magnifique millésime 2009 et de partager de belles expériences sur des bouteilles assez exceptionnelles… Nous avons eu ainsi l’occasion d’apprécier les qualités d’évolution de différents cépages tels que le Chenin, le chardonnay, le Gamay, le Pinot noir, la Syrah, le petit Verdot et quelques autres présents dans les vins d’assemblage (comme le magnifique Châteauneuf). Merci encore à ceux qui ont bien voulu partager une bouteille de leurs caves personnelles et rendre possible cette séance « vieux millésime ».
La médaille d’or ce soir est attribuée à la cuvée Châteauneuf du Pape « La Crau » du domaine du Vieux Télégraphe avec une note globale de 17.7. Les cuvées Côte Rôtie « Ampodium » du Domaine Rostaing et Charmes Chambertin Grand Cru du Domaine Peirazeau suivent de près avec une note moyenne respective de 16.8 et 16.3. Une mention spéciale pour la cuvée Côte du Rhône « Belleruche » du Domaine Chapoutier qui obtient tout de même un joli 16 !
Merci à tous pour ce joli moment de partage et de convivialité. Le RDV est donné pour l’année prochaine…
Ain Oenologie Club 