Il y a vingt ans, avec Pierre Gaillard et François Villard, Yves Cuilleron remettait en culture le vignoble oublié de Vienne. Lecteur des vieux grimoires, il récidive en replantant des cépages oubliés. Une lubie ? « Non, une nécessité. Aujourd’hui, pour éviter les traitements chimiques, on cherche des cépages résistants, en croisant des plants français et américains. Pourquoi ne pas revenir aux cépages adaptés à notre région (chatus en Ardèche, persan en Isère, durif et dureza dans le Rhône-Nord) mais qui ont été abandonnés ? Face aux vins d’Amérique, d’Afrique du Sud ou d’Australie, nous avons deux mille ans d’histoire et un terroir unique. » Et c’est vrai aussi de l’Italie, de l’Espagne et du Portugal. « On parle souvent du terroir, on oublie la mémoire, poursuit Yves Cuilleron. Une AOC c’est un terroir, mais c’est aussi des hommes et une histoire. Ce retour à la tradition nous permettra de survivre. »
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