Olivier Poussier, meilleur sommelier du monde, a dégusté pour La RVF le millésime 2017 dans la Vallée du Rhône septentrionale. Il nous explique les différences très marquées de qualité entre les vins rouges et les vins blancs.
La Vallée du Rhône Nord, pour les vins rouges, bénéficie d’un millésime 2017 abouti, tant aromatiquement que par la maturité physiologique des tanins. Ils sont soyeux, veloutés, fins. Le fruit est clinquant, juteux, gourmand, sans sur-maturité ou arômes confits. On dit toujours qu’un grand millésime, dans sa jeunesse, ne s’exprime pas uniquement dans la dureté et la rusticité de la matière. Si le cœur de bouche est exactement le même jeune, il n’y a pas de raison que cela change. Pour moi, 2017 est un grand millésime pour les vins rouges.
En blanc, c’est beaucoup plus compliqué. […] Le risque avec les vins blancs du Rhône Nord en 2017, c’est de se retrouver avec des vins qui ont des maturités alcooliques assez hautes avec des acidités très basses. Ils peuvent manquer d’énergie et de fraîcheur.
À Condrieu par exemple, 2017 donne des vins généreux. Certains arrivent à un bon niveau, mais ce sont surtout les terroirs qui supplantent le manque d’acidité par de beaux amers. Condrieu a clairement souffert du contexte climatique.
Je n’hésite pas à affirmer que Saint-Péray affiche la meilleure réussite, pour les vins blancs, en 2017. C’est l’appellation qui ressort par son dynamisme. Elle possède la capacité de s’opposer à cette problématique de la richesse, grâce à l’altitude de son terroir et de ses caractéristiques géologiques diverses.
En deuxième position, je citerai l’appellation Hermitage. Elle n’a pas été confrontée, comme en 2016, à des problèmes de gel, ce qui lui a permis de produire davantage en volume. […]
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