Pour notre 1ere séance de la saison 2019/2020, l’objectif pouvait paraître étonnant… Tenter de neutraliser au maximum les paramètres des vins dégustés (cépage, domaine, vigneron et millésime) pour identifier l’effet terroir (ou l’influence du sol sur les arômes perçus). Pour ce faire, nous avons profité d’une visite au domaine Besancenot (Beaune) en 2018 (voir article) pour rapporter 6 bouteilles (toutes de parcelles différentes).
Après une petite introduction aux particularités de la région et des découpages (parfois très fins) des terrains, une sorte d’impatience commence à se faire sentir dans les rangs. Les verres sont propres, les gressins prêts à être dégainés…
L’ordre de service a été choisi en fonction des particularités de chaque cuvée, essentiellement en lien avec les matières et les complexités aromatiques.
On ouvre sur la parcelle « Les Grèves » qui nous permet d’étalonner le palais et de se préparer à l’exercice. Ici, un nez relativement discret de cerise et d’épices nous accroche mais certains seront étonnés de la fraîcheur au regard du millésime.
On poursuit sur « Le Clos du Roi » qui dégage un nez nettement plus puissant et complexe. De subtiles touches d’évolution se font sentir (fruits murs, sève, tabac froid) et un boisé sans excès. L’équilibre en bouche est présent et la matière se place. Certains noteront une petite pointe d’amertume en finale.
Le suivant s’appelle « Bressandes » et il nous séduira à coup sûr. Le nez est puissant et complexe, des arômes de noyau de cerise et de caramel se dégagent et des notes de torréfaction se font sentir. Très long en bouche.
Motivés comme jamais pour poursuivre, la suivante sera « A l’Ecu ». Ici, rapidement nous remarquons une robe légèrement tuilée et un nez très intense de cuir et d’humus. Le vin est clairement plus évolué que les précédents et apporte une palette d’arômes intéressante dans laquelle on retrouvera quelques fruits confiturés. La matière est très élégante.
« Les Cent Vignes » présente une robe étonnamment plus profonde et des arômes assez atypiques de l’appellation ! Est-ce bien la petite sœur des précédentes ?? Le nez dégage des notes de fumé et d’écurie. Ce vin fera clairement moins l’unanimité que les précédents, certains l’identifieront d’ailleurs comme étant moins élégants que les autres.
Enfin, nous terminons notre tour de piste par « Les Theurons ». Le nez reste assez expressif mais les arômes en place sont assez particuliers : évolution et épices sur une touche de fraîcheur plus marquée ne semblent pas toucher tout le monde. Les notes attribuées ici seront très hétérogènes…
Nous voilà déjà à la fin de cette thématique et nous pouvons conclure d’une seule voix que l’effet terroir est incroyable ! Toutes les cuvées se distinguent (certaines proposant des arômes d’évolution plus marqués, des niveaux de fraîcheur et des longueurs en bouches différents). Cet exercice nous aura permis d’isoler l’effet sol et de prendre conscience de l’importance des particularités parcellaires de cette région.
Comme il y a toujours une petite déception décelable dans les yeux des AOCiens en fin de séance, une surprise nous attend…
Une dernière bouteille à déguster : un Corton Grancey Grand Cru, 2010 du domaine Louis Latour.
Pour reprendre nos vieilles habitudes, cette dernière bouteille sera dégustée à l’aveugle.
Le ton est très vite donné. La robe se présente sur de jolies teintes cuivrées. Le nez est très fin, élégant et complexe. Des arômes de fruits cuits, de lard et de fumé se dégagent. L’ensemble est très bien équilibré et certains noteront une finale mentholée apportant du peps à l’ensemble. Bien sûr, c’est long, long…
Médaille d’or ce soir pour le Corton (mais hors compétition !!)
Le lauréat de la séance est donc la cuvée Bressandes avec 15.8 de moyenne suivi des parcelles « A l’Ecu » et « Clos du Roi ».
Merci à tous pour ce joli moment de découverte et de partage.
RDV le mardi 26 Novembre pour notre prochaine séance dédiée aux crus du Beaujolais.
Documentation de la séance : lien