Pour notre 3eme séance de la saison, nous voyons s’affronter deux très jolis domaines Alsaciens sur leurs plus beaux flacons : JOSMETER Vs HUGEL…
Le domaine Josmeyer : situé à Wintzenheim, localité viticole proche de Colmar, le domaine s’étend sur une superficie de 28 hectares (28% Riesling, 24% Pinot Blanc & Auxerrois, 21% Pinot Gris, 19% Gewurztraminer et 10% pour les Sylvaner, Muscat & Pinot Noir). Le vignoble a toujours été mené de manière raisonnée et dans le respect de la nature. L’ensemble du vignoble s’étant complètement converti en 2004 à la culture biologique et biodynamique.
Le domaine Hügel : la règle d’or du domaine : »Le vin est déjà dans le raisin ». Dès leur arrivée aux installations Hugel en plein cœur de Riquewihr, les raisins sont contrôlés selon des critères très précis. Presque toutes les caves « Hugel » se situent sous d’admirables bâtiment datant du XVIème siècle. Trônent dans ces caves des foudres en chêne plus que centenaires dont la fameuse Ste Catherine datée de 1715 et figurant au livre Guinness des records.
Après une courte présentation du terroir Alsacien, de ses cépages et de ses particularités, nous débutons la séance par un exercice de reconnaissance des arômes typiques de ces appellations : citron, pamplemousse, litchis, ananas, fenouil, miel… juste de quoi préparer nos nez à la dégustation !
Les vins sont dégustés à l’aveugle 2 par 2 (regroupés par cépages) afin de pouvoir identifier les signatures de chaque domaine.
Nous débutons par les sylvaner.
Le sylvaner de chez Hügel, millésime 2015 dégage principalement des arômes d’agrumes. Une belle fraîcheur classique et un léger pétillement s’ajoutent en bouche. La version du domaine Josmeyer en 2018 est à base de sylvaner à peau rouge. Celui-ci dégage paradoxalement de légers arômes d’évolution (de type miel) et de pomme verte. Encore une belle nervosité et une petite finale mentholée.
Les notes de dégustations sont assez homogènes avec toutefois une légère préférence pour la cuvée Josmeyer.
Nous passons aux Riesling et débutons par la version Josmeyer (grand cru Hengst Samain 2011). Au 1er nez, les yeux se plissent… Puissance et sur domination des arômes de pétrole. En bouche, des fruits exotiques et de l’anis se précisent. Malheureusement, il est compliqué de distinguer davantage autour de l’arôme principal que certain trouveront désagréable.
Les attentions se dirigent rapidement sur le 2e verre dans lequel on retrouve le Riesling Grossi Laüe 2011 de chez Hügel. Ici, l’arôme classique de pétrole, même s’il est bien présent, est beaucoup plus subtil et se mélange agréablement avec les agrumes et l’anis. L’ensemble apparaît bien maîtrisé et l’équilibre est atteint. Un joli gras en bouche apporte une complexité intéressante.
Ici, les notes de dégustation sont plus franches et vont dans le sens de la cuvée du domaine Hügel.
Nous poursuivons la dégustation sur les Gewurztraminer et démarrons par le Grand cru Grossi Laüe 2011 de chez Hügel. Nous passons ici sur des vins avec des complexités aromatiques notables. Au nez, on retrouvera des notes d’ananas, de coing… et en bouche, un gras très prononcé et un sucre résiduel très présent. Une finale réglissée permettra de relever légèrement l’ensemble.
Le 2eme verre (Josmeyer grand cru Hengst 2011) libère un nez beaucoup plus complexe que le précédent et laisse une impression d’élégance. On retrouve ici des arômes de fleurs blanches (de type jasmin), de fruits exotique, d’amande… il est à noter un bel équilibre (par la présence d’une belle nervosité).
Une préférence se fera sentir par l’ensemble du groupe pour la version Josmeyer qui laissera une impression d’une meilleure maîtrise et d’une élégance plus marquée.
Enfin, nous terminons la séance sur le dernier duo : les Pinot gris sélection de grains nobles.
Nous commençons par la cuvée SGN Hügel 1999. Le nez est très explosif et laisse percevoir des senteurs de miel et d’abricot. Le sucre est très présent et ne semble pas faire l’unanimité.
Nous trouvons dans le second verre la cuvée SGN 1995 de chez Josmeyer. Ici, le nez se présente comme très complexe et assez marqué par l’évolution. Le caramel et le fumé s’ajoutent aux arômes plus classiques de miel et de fruits confits. En bouche, c’est très maîtrise, l’élégance encore une fois est au RDV. On peut percevoir une certaine salinité permettant de contrebalancer le gras et le sucre en place.
Les notes de dégustation montrent une préférence clairement marquée pour la cuvée Josmeyer.
En conclusion, médaille d’or ce soir pour le Gewurztraminer grand cru Hengst 2011 de chez Josmeyer.
Pour la perception générale autour des deux domaines, une légère préférence se fera ressentir pour les vins Josmeyer (mais les moyennes des notes nous montrent que nous avons été face à deux très beaux domaines nous ayant proposés des vins assez différents dans leurs trames et dans leurs signatures).
Merci à tous pour cette soirée originale et pleine de découvertes.
RDV le mardi 17 mars pour découvrir quelques domaines et terroirs du Portugal.
Documentation de la séance : lien