Dans l’antiquité, le mot latin « feria » désignait de grands marchés en milieu rural, comme les foires à bestiaux. Au fil des siècles, ces dernières migrent en ville et deviennent foires à tout… vins compris. Mais il faudra attendre 1927 pour voir naître la première foire 100 % vins, à Colmar. Les hypermarchés n’existent pas encore : ils arriveront en 1963, avec l’ouverture du premier Carrefour à Sainte-Genviève-des-Bois, en banlieue parisienne. Cette nouveauté marque un tournant dans la façon de vendre, de consommer et même de produire du vin en France.Un succès
Les vins vendus à la tireuse chez les cavistes laissent progressivement la place à des vins de marques présentés avantageusement sur les nouveaux linéaires. En 1973, l’enseigne Leclerc invente le concept des foires aux vins. Organisée au moment des vendanges, l’opération permet de reconnecter les citadins au rythme des saisons, mais aussi d’aider les vignerons à faire de la place dans leurs caves et à engranger de la trésorerie avant l’arrivée de la nouvelle récolte.

Le chamboule-tout des années 2000
Longtemps, ce sont les bordeaux qui ont dominé l’offre. Jusque vers les années 2000, lorsque leurs prix se sont envolés… et que de nombreux clients n’ont plus été en mesure de les acheter. Depuis, la demande en vins de Bordeaux décroît, et les grands crus à conserver ne sont plus majoritaires. La Bourgogne, la vallée du Rhône, le Languedoc-Roussillon se sont invités dans les rayons. Les amateurs ne cherchent plus seulement des valeurs sûres, mais aussi des vins prêts à boire, de bons rapports qualité/prix, des vins bio ou des découvertes.L’offre s’est élargie avec l’arrivée des cavistes et des sites de vente sur Internet, qui ont voulu profiter de cette manne. À chacun son avantage : le conseil chez les cavistes, les prix serrés sur Internet. L’enjeu est de taille : les foires aux vins représentent désormais près de 20% des ventes de l’année. On est loin de la place du village…
source :https://www.regal.fr/produits/petite-histoire-des-foires-au-vin-3493